MARAUDEURS ET COMPAGNIE
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En 2019, les Maraudeurs ont décidé de faire leur tournée estivale... à vélo!
Ils ont donc créé
"Kolelo", -un spectacle spécialement pensé pour l'occasion- et les deux comédiens sont partis de Nantes le 2 mars, avec leur enfant (de 3ans et demi au moment du départ). Ils ont fait plusieurs escales pour jouer leur spectacle et ont rejoint, début juin 2019, 12 autres compagnies de théâtre itinérant en Bulgarie à Plovdiv. Ce projet d'essaimage artistique, à l'initiative du CITI (Centre International pour les Théâtre Itinérants) s'appelle "Odyssée Karavana".
Si proche de l'Asie, leurs mollets n'ont pas résisté à l'envie d'aller un peu plus loin! Ils ont donc pédalé jusqu'à Istanbul, puis ils ont plus ou moins longé la mer noire en direction de l'est jusqu'en Georgie! C'est donc à Tbilissi qu'ils ont changé de cap: à Kars ils ont pris un train pour rallier Izmir puis ils ont pédalé en Grèce, en Italie et ont joué la dernière représentation de la tournée 2019 à Lyon le 18 octobre.
Sur cette page, nous avons mis, au fil du voyage, des nouvelles fraîches des Maraudeurs à vélo et en cliquant ici vous pouvez voir l'expo: "Kolelo à vélo, Le Grand Voyage à Bicyclette d'un tout petit Théâtre Itinérant"
​BON VOYAGE!

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Cliquer sur la carte pour plus de détails...



02 AVRIL 2019:
TCHAO LA FRANCE, HALLO DEUTSCHLAND!

Cela fait un mois que nous sommes partis de Bretagne... et nos cuisses, nos mollets et nos bicyclettes vont bien!
Nous avons traversé notre pays d'ouest en est, comme un vieux fleuve tranquille et obstiné. Nous avons découvert Nantes, Tours, Blois, Orléans, Nevers, Châlon-sur-Saône, Dôle, Besançon, Montbéliard, Mulhouse et d'autres depuis les rives de la Loire, les bords du Canal du Centre, les berges de la Saône, le Canal du Rhône au Rhin, le Doubs... Et c'est beau! Très beau!
Nous sommes comme l'eau qui coule sans s'arrêter, doucement mais sûrement, donnant spectacle à qui prend le temps de regarder. Sans bruit et sans à-coups, sans vague et sans cascade.

Les soirées trop froides, trop pluvieuses ou trop ventées, nous les avons passées sous des chaumes chaleureux, rencontres hasardeuses ou rendez-vous "Warmshower". Les jours cléments, nous les avons terminés au feu de bois, dans un champ, un verger ou un camping fermé! Oui! La saison touristique n'ayant pas encore commencée, nous nous sentons comme les "ouvreurs" de la véloroute atlantique-mer noire 2019, de quoi gonfler notre courage quand il nous fait défaut!

Chaque jour, chaque heure, à chaque pause et en tout lieu, nous racontons aux curieux d'où nous venons et où nous allons. En Bulgarie? Quelle drôle d'idée! Rejoindre 200 autres artistes? C'est incroyable! Des petites lumières s'allument dans les yeux des plus badauds et suffisent à nous convaincre de continuer toujours plus à l'est. Parce que ce soir, peut-être, au lieu de parler du journal de TF1, on parlera de ces artistes itinérants qui se sont donné rendez-vous à Plovdiv!

Ci-dessous un petit diaporama de cette première partie du voyage et dans ce lien, les magnifiques photos que Pierre Acobas a pris du spectacle à Châlon-sur-Saône.
Bonus Lecture:
  • Pour voyager dans le temps en même temps que dans l'espace le long de la Loire, lire "Les Pilliers de la Terre" de Ken Follett.
  • Pour imaginer ce que pédaler avec le vent de face peut produire comme sensation, lire "La Horde du Contrevent" de Alain Damasio.
  • Pour ne pas finir comme le crapaud séché sur le bitume (cf diaporama ci-dessous), lire et faire lire à nos élus "Comment nous allons sauver le monde" par le collectif de l'Affaire du Siècle.



15 AVRIL 2019:
SWEISS UND DEUTSCHLAND

À Passau, nous n'aurons pas fait que passer!
Ici c'est la pause qui s' est imposée: 5 jours sans avancer! Un peu comme des vacances au milieu du voyage... Nous pédalons encore, certes, mais tout doucement, en prenant le temps de renifler chaque recoin de la ville, et ce, grâce au généreux prêt de "Fahrrad-Klinik" qui répare le vélo accidenté de Chloé. Un automobiliste à reculé sur la bicyclette, vrillant méchamment les deux roues, la fourche et une pédale! Physiquement, seul un bleu sur le genou gauche atteste de l'événement: les sacoches ont bien protégé!
Alors nous comblons l'attente en visites, lecture, couture et réparations en tout genre... Au camping communal, les cyclistes arrivent le soir et repartent le lendemain pendant que nous nous approprions les lieux à notre manière: en laissant une éponge sur le bord de l'évier et une plaquette de beurre dans le frigo!

En quinze jours, nous avons suivit le Rhin de Bâle à Konstanz, puis nous avons rejoint le Danube que nous verrons grossir jusqu'à la mer Noire.
Nous avons campé juste à côté des chutes du Rhin -plus grandes d'Europe- puis avons visité la cathédrale d'Ulm -plus haute du monde- et nous admirons à présent l'orgue de Passau -plus fournit en tubes que ses confrères-... Nous sommes donc les plus émerveillés de la galaxie des Maraudeurs de voir toutes ces choses plus ceci que les autres cela!

Les villes sont étonnamment colorées: les façades sont souvent recouvertes d'impressionnantes fresques mythologiques (les lyonnais n'ont qu'à bien se tenir!). Les villages regorgent de belles maisons à colombages et la période de Pâques nous offre des lapinous dorés qui se dandinent dans les jardins ou des œufs géants pondus sur le parvis d'une mairie! De quoi se croire dans un monde féerique!

Il a suffit de passer une frontière pour réaliser à quel point nos voisins de l'est accordent une place bien plus importante au vélo: en ville les pistes cyclables sont souvent peintes en rouges et donc bien plus visibles, dans certains centre-ville des rues entières sont dédiées aux vélos: pour une fois, ce sont aux voitures de se pousser sur le cote! Si il n'y avait pas eu cet incident à Passau, nous aurions même pût affirmer la remarquable courtoisie des automobilistes... il faut bien une exception! ;-)

D'après nos amis de la FUB seulement 3% des trajets quotidiens des français se font à vélo alors que les habitants du Nord avoisinent les... 40%!!!
Pour le pays du tour de France, c'est un peu la honte... alors on s'y met tous?



30 AVRIL 2019:
WIEN, BRATISLAVA, BUDAPEST
...

De Passau à Wien, le Danube nous a régalé de petites plages, animaux en tout genre, nature sauvage et couchers de soleil, enrobant le tout dans une douce lumière. Les beaux jours commencent enfin à nous accompagner et facilitent grandement notre vie quotidienne.

Après 10 jours à la "Fahrrad-Klinik" de Passau, "Fantast" le vélo de Chloé a enfin pût nous rejoindre... pour prendre le train afin d'arriver à temps à Budapest et jouer le spectacle! Mais avant ça, nous voulions absolument visiter Bratislava (parce que rien que la sonorité du nom annonce de la joie!)
Après nos mésaventures, il nous fallait des belles aventures... et nous avons été servis! Nous n'avons passé que 24h dans la petite capitale mais cela a suffit pour que nous fêtions les 9 ans de "Bike Kitchen Bratislava" avec une manif pour le climat et une CriticalMass/Vélorution mémorable: en plus des 500 cyclistes, "La Bande à Jo" (fanfare des étudiants de l'école centrale de Paris) étaient répartis dans une vingtaine de vélo-cargos!
Mais ce n'était rien à côté de ce qui nous attendait à Budapest! Cette fois ci, c'est avec 10 000 copains cyclistes que nous avons visité la ville! On en a prit plein les yeux et plein le coeur!

Notre représentation à Budapest s' est bien passée et l'équipe de la Hungarian Juggling Association nous accueille avec beaucoup de générosité! Ils font eux aussi un joli travail de fourmi pour faire bouger les choses!

Toutes ces rencontres incroyables nous font réaliser à quel point nous sommes nombreux à dédier nos vies à la construction d'un monde plus humain et moins marchand, plus équitable et moins compétitif... plus décroissant et anarchiste que croissant et gaz de schiste! Et cette énergie là, elle nous fait avancer... TOUS!



14 MAI 2019:
BELGRADE, SERBIE.

Nous voici dans la jungle de la capitale Serbe! C'est grand, très grand! C'est gris mais animé, c'est parfois délabré mais c'est en chantier... On se sent vraiment au cœur de l'ex-yougoslavie !
Nous avons adoré la Hongrie et ses habitants chaleureux, la Croatie et ses habitants généreux... La Serbie n'est pas en reste côté accueil: notre enfant croule sous les barres chocolatées, les chips, les bonbons et autres confiseries qu'il est évidemment impossible de refuser !
Nous avons joué notre spectacle à Novi Sad pour Eko Kurir qui est une association qui fait de la livraison à vélo... c'était chouette et on a fait encore plein de belles rencontres. D'ailleurs, depuis quelques jours nous pédalons avec Pierre, un jeune cycliste angevin qui est très sympa et qui est un prof d'anglais patient !
Tant que nous en sommes à parler des belles rencontres, nous dédions cet article à tous les vieux voyageurs à vélo que nous rencontrons ! (Appelons un vieux un vieux puisque de toute façon nous allons tous le devenir!) Ceux dont nous voudrions  vous parler ici sont particulièrement dignes d'admiration: ils s’appellent Peter, Christina, Philippe ou Marie-Line, ils sont français, suisses, autrichiens, croates... et ils voyagent à bicyclette alors qu'ils ont 59, 68, 76... ans ! Certes, ils parcourent moins de kilomètres que nous (mais des fois le double !), certes ils dorment plus souvent dans les hôtels, les pensions ou les campings (mais sont parfois adeptes de campements sauvages)...MAIS, ils avancent tout de même ! Ils ne cachent pas leurs problèmes de santé et prouvent ainsi que le cyclovoyage n'est pas une affaire de jeunes mais bien un état d'esprit. Certains repartissent leur itinéraire sur plusieurs années: ils prennent le train pendant plusieurs jours pour traverser l'Europe et continuer depuis le point auquel ils s' étaient arrêtés l'année précédente.
Évidemment, ce sont tous des êtres remplis de curiosité, de courage, de générosité et leur conscience écologique nous réconcilie avec les travers consuméristes de cette même génération. Si certains ont été, durant leur jeunesse, des sportifs aguerris, la plupart ont découvert cette façon de voyager lorsqu'ils ont été à la retraite et ils se réjouissent tous de pouvoir  vivre de belles aventures grâces à leurs cuisses et malgré les rhumatismes!!! Mieux vaut tard que jamais ! Alors: bravo les vieux ! Vous montrez au monde qu'il n'y a pas d'âge pour réaliser ses rêves !



29 MAI 2019:
ARRIVÉE À PLOVDIV EN BULGARIE!

La partie de l'euro-vélo 6 de Belgrade à Vidin (à la frontière Bulgare) a été jusqu'à présent la plus belle partie du voyage! Déjà parce qu'on pédalait avec Pierre et que c'était vraiment chouette d'avoir un nouveau compagnon de route avec qui partager toutes ces découvertes et ensuite parce que les paysages y sont époustouflants! Nous avons dormit plusieurs fois perchés au dessus du Danube avec des vues dégagées sur des couchers de soleils grandioses...  Les ciels nuageux du soir nous ont offerts des palettes de couleurs exceptionnelles en échange des litres de pluie qu'ils déversaient sur nous la journée!

Puis il y a eu la traversée des "Portes de Fer" ou le fleuve est la frontière entre la Serbie et la Roumanie. La route est escarpée et les habitations se font rares: le paysage est sauvage et montagneux. Tout simplement MAGNIFIQUE! Même si nos guibolles ont souffert, ça en valait bien la peine! Juste après Vidin, nous avons quitté le trajet de l'euro-vélo 6 pour descendre vers le Sud, en direction de Plovdiv... ou plutôt pour monter dans la chaîne des Grands Balkans qui se prélasse au Nord du pays, d'Ouest en Est. Là nous sommes vraiment dépaysés. L'accueil des habitants est toujours aussi chaleureux mais nous sommes surpris par l'état d'abandon total des villages. Des maisons traditionnelles magnifiques en terre avec des coursives en bois sculpté tombent en ruine et la population des villages est âgée.
La Bulgarie est le pays qui a le plus faible taux de croissance démographique du monde! Les Bulgares et les Roms ont l'air de cohabiter difficilement... nous avons l'avantage de n'être ni l'un ni l'autre et donc de pouvoir sympathiser avec tous!

A Montana nous attendait une sacrée surprise! Tout le convoi de Barakata (un des trois site du festival Odyssée Karavana où nous nous rendons) prenait un jour de pause au bord du lac: nous les avons donc retrouvés pour une journée de farniente au bord du lac! Évidemment c'était complètement dingue de trouver trente copains d'un coup, qui parlent la même langue et ont les même rêves que nous. Ils sont partis de France depuis un mois, nous depuis trois, et les aventures à raconter sont nombreuses, alors ils nous ont même embarqués dans leurs camions jusqu'à Sofia! Un campement remplit de vie, une cuisine avec des gamelles qui ne rentreraient même pas dans une sacoche de vélo, des enfants pour jouer et des adultes... pour jouer aussi! Un convoi d'une vingtaine de véhicules, caravanes, camions et remorques chapiteaux... une autre façon de vivre le spectacle itinérant, complémentaire sans aucun doute.

A Sofia nous avons pris le train pour aller pédaler dans la vallée des roses et, rien que le voyage en train était superbe. L'odeur des acacias en fleur embaumait les wagons par les fenêtres ouvertes et les collines défilaient à perte de vue dans un ciel couleur lila... Puis vint notre dernière escale avant d'arriver à Plovdiv: à Karlovo, tout sent la rose, depuis les champs jusqu'aux savons, hydrolats, liqueurs... ambiance mamie coquette!

La suite, c'est à dire le festival Odyssée Karavana, que nous sommes en train de vivre à fond, nous vous la raconterons un peu plus tard, quand nous nous serons rassasiés de tous ces sourires et de tous ces fabuleux échanges!

Des images sur
la page Facebook du festival Odyssée Karavana



​17 JUIN 2019:
KITEN, BULGARIE, MER NOIRE.

Il y a une semaine, nous paradions dans les rues de Plovdiv, - capitale européenne de la culture 2019 - avec les artistes de 13 autres compagnies itinérantes:
Les ArTpenteurs, venus de Suisse et qui ont relevé le défi de monter l'Odyssée d'Ulysse en Bulgare; Le Théâtre des Chemins qui prolonge sont séjour en Bulgarie pour donner des stages dans des villages montagnards; la compagnie belges des Arts Nomades qui a plus d'un tour dans son sac pour adapter le théâtre d'objets à un public nombreux; Ambulans Théâtre qui a voyagé en roulottes hippomobiles pendant 7 mois et est arrivé à Plovdiv avec un beau spectacle réunissant des français, des argentins, des grecs, des italiens, un marocain et une brésilienne ; Bronca qui a réalisé des panneaux de street-art illustrant l'Europe avec des images prises sur la route; La Famille Walili qui a tout simplement irradié le campement de vie et de musique et qui est tout aussi simplement impossible à résumer; Entre 2 Averses a apporté la touche de cirque contemporain et La Chuchoteuse s'est joliment entourée pour surprendre les habitants avec des impromptus dansés; La Mangeoire à Spectacle, Épicétou et l'Auberge à Roulettes ont assuré une très grande part de la logistique de Barakata; la puissance corporelle de Theatro Nucléo, venu d'Italie, nous a fait frémir et Les Nouveaux Disparus, de Belgique, ont laissé des souvenirs inestimables à Stolipinovo... Dans tout ça, il y avait encore une place de rêve pour nous,  Maraudeurs & Compagnie, puisque nous avons joué notre spectacle "Kolelo" sept fois dans 3 lieux différents! 
A toutes les compagnies que je viens de citer s'ajoutent encore tous les électrons libres, bénévoles, invités, connaisseurs du CITI ou pas, qui ont relevé leurs manches pour que cette incroyable histoire s'écrive au mieux.

Notre plus beau moment d'Odyssée Karavana fût le jour où nous avons joué à Stolipinovo. Les Nouveaux Disparus avaient pris du retard à cause de complications à la frontière et le public gitan attendait avec impatience qu'ils aient finit de monter leurs chapiteaux: nous eûmes donc l'honneur d'être les premiers à jouer sous les regards écarquillés d'un quartier aux allures de New Delhi. Tout transpirait le bonheur à grosses gouttes: celui, pour eux, de découvrir que des artistes pédalaient depuis 3 mois pour les rencontrer, et celui, pour nous, d'apporter un peu de douceur et de légèreté dans ce monde de poussière. Au début, il a fallu slalomer entre les chevaux et les amoncellements de plastique pour leur passer le mot de la représentation qui allait commencer, puis, dès que les premières notes jouées par les amis musiciens venus en renfort résonnèrent, ce fût par grands groupes qu'ils se joignirent à nous. Ils rirent, pleurèrent et applaudirent comme jamais nous n'avions vu un public le faire, ce qui bien sûr, ne manqua pas de faire chavirer nos petits cœurs occidentaux!

Mais les émotions de la journée n'étaient pas finies!
Il nous fallait encore regagner le campement de Barakata, à l'autre bout de la ville, quand un orage diluvien tomba sur la plaine. Il a fallut pédaler dans cinquante centimètres d'eau, ne voyant pas l'état de la route en dessous... une bouche d'égout béante allait-t-elle nous engloutir? Au bout d'un moment, nous avons décidé qu'il était plus sage de faire des allers-retours "d'îlot en îlot" avec notre fils et le matériel du spectacle dans les bras... c'est ainsi que nous avons joyeusement découvert que notre carriole flottait!!! Ce dont nous parlions en rigolant s'est donc réalisé!!!
En arrivant au campement -où il n'y avait plus d'électricité depuis longtemps-, il a encore fallut transbahuter, surélever, essorer toutes sortes de matériel, les orteils commençant à sérieusement s'enfoncer dans la boue! Une fois le soleil revenu, tout séchait très rapidement et la vie reprenait sa danse tourbillonnante de musiques, spectacles et jeux forains... jusqu'à la prochaine grêle! Comme on s'habitue toujours et que la joie d'un collectif peut être plus forte que tout, ce furent des occasions pour sortir les canards ​en plastique, les rames et chanter en polyphonie.

"Plovdiv, Capitale Européenne de la Culture 2019"... Le titre est beau! L'idée aussi! Mais l'entreprise est tellement colossale qu'il est dur d'en saisir vraiment les tenants et les aboutissants. La fondation créée pour l'occasion par la ville est constituée de novices et quiconque a déjà organisé un petit festival sait combien la bonne coordination des événements repose en grande partie sur l'expérience des organisateurs. Même si nous repartons tous avec des beaux souvenirs dans la tête, nous avons cruellement manqué de soutien sur place. Les rentrées d'argent ont à peine suffit à rembourser les frais de location, d'électricité, de sécurité... et, mis à part quelques compagnies (non françaises) personne n'a eu de retour financier pour son investissement artistique; le budget alloué par la fondation couvrant seulement les frais de transport. Et ce, alors que Odyssée Karavana était le plus gros projet de la capitale européenne de la culture! Depuis plus de trois ans, ce projet mobilise des forces, du temps et de l'énergie à bien du monde: ce n'est donc ni pour l'argent ni pour la gloire mais bien pour le plaisir de vivre une aventure commune et spectaculaire à travers l'Europe que cette aventure s'est réalisée, prouvant ainsi que l'art est un langage de paix universelle.

CI-DESSOUS, NOUS VOUS PROPOSONS  D'AUTRES REGARDS POUR VOYAGER AVEC NOUS:
-Celui de Christophe Canut, journaliste, à travers deux reportages radiophoniques diffusés par RTS (Radio Suisse)

-Celui de Jean-Pierre Estournet, photographe nomade, à travers ses photographies.

EMISSION RADIOPHONIQUE: STOLIPINOVO

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Photo ci dessus: Théâtre Nomade à Stolipinovo, JP Estournet.
CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR
VOIR LES PHOTOS D'ODYSSÉE KARAVANA PRISES PAR LE FAMEUX JEAN-PIERRE ESTOURNET, PHOTOGRAPHE NOMADE.
EMISSION RADIOPHONIQUE: MARAUDEURS

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Photo ci-dessus: Spectacle "Kolelo", JP Estournet.
CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR VOIR LES PHOTOS DE SPECTACLE KOLELO À STOLIPINOVO PRISES PAR JEAN-PIERRE ESTOURNET.



4 JUILLET 2019:
ISTANBUL

Après Odyssée Karavana, nous avions besoin de quelques jours de repos! Nous sommes donc allés au bord de la mer noire pour profiter enfin du soleil! 
Puis Lison et Bastien, deux amis des compagnies présentes à Plovdiv nous ont rejoint et nous avons pédalé ensemble en direction de la Turquie. 

Les derniers moments en Bulgarie furent mémorables! 
Dur dur de faire plus de 35 km par jour tellement le relief nous a joué des tours! D'abord ce fût une interminable ascension dans la forêt sur une piste caillouteuse (alors que la route était indiquée comme l'équivalent d'une départementale!) et par une température bien trop élevée... Après ça, nous avons pris la sage décision de commencer à rouler au lever du soleil! Quand nous sommes enfin arrivés dans un tout petit village désert, nous nous sommes affalés sous un chêne, près d'une fontaine, en priant à voix haute: "Il nous faut un camion de sladoled!" et là... le chauffeur d'une camionnette s'est arrêté pour remplir sa gourde et nous a offert... une dizaine de glaces! (Sladoled veut dire glace en Bulgare.)
Le deuxième jour, c'était la fête de la musique! Nous avons campé au bord d'une cascade et nous nous sommes laissés bercer par les douces mélodies du violon de Lison.
Le troisième jour, nous arrivions en Turquie, après encore de bonnes heures de pédalage dans la montagne. A la frontière, il y avait une file de voitures qui attendaient pour passer la douane. Comme d'habitude, nous nous sommes faufilés sur la droite et avons été accueillis chaleureusement par les gardes frontière: nous allions mettre beaucoup plus de temps que les automobilistes à rejoindre la prochaine ville où nous pourrions trouver à manger, il paraît donc évident pour tout le monde que nous pouvons passer en priorité sauf pour... "Madame Lama"! Tel est le surnom que nous avons donné plus tard en riant à cette dame qui, énervée par notre privilège, s'est mise à nous cracher dessus! 

Mais comme un bon voyage est toujours une succession de bonnes surprises, nous avons été invités à boire le thé et faire la sieste au frais dès le premier village turc! Et ce n'était là que le début... Fidèles à leur réputation d'hôtes généreux, les turcs nous comblent de belles attentions depuis que nous sommes dans leur pays... C'est d'ailleurs le pays du monde qui accueille le plus de réfugiés, la plupart venant de Syrie. A Kaynarca, nous avons fêté l'élection de Ekrem Imamolu, comme nouveau maire d'Istanbul, issu du parti d'opposition au président Erdoan. Voici enfin un espoir de voir la dégringolade turque s'arrêter...

Nous sommes donc à Istanbul depuis 10 jours: nous nous régalons évidemment d'odeurs et de saveurs et nous avons même joué une petite forme théâtrale dans la rue Istiklal! Mais la vie grouille tellement dans tous les sens ici que nous avons hâte de ré-enfourcher nos bicyclettes pour repartir à la rencontre des petits villages et admirer les étoiles!
Alors c'est decidé, ce week-end, nous allons jouer "Kolelo" sur la rive asiatique du Bosphore -  comme un au-revoir tourné vers notre vieille Europe- et ensuite nous continuons un petit peu vers l'est! 



21 JUILLET 2019:
ZONGULDAK

Pédaler dans les montagnes, c'est un peu comme avoir un enfant: exténuant mais tellement beau qu'on en oublie la douleur!
Voilà le genre de philosophie dans laquelle notre esprit s'égare quand il faut tirer 80 kilos chacun sur 600 mètres de dénivelé, pendant 23 kilomètres et à peine moins le lendemain...
Extase... qu'est-ce que c'est beau dans la lumière du soleil rasant. Celle du petit matin, alors que le monstre de feu n'a pas encore pointé son halo lumineux par dessus les hautes montagnes, que les villages dorment encore dans un silence récupérateur mais que la faune fourmille déjà. Ou celle de la fin d'après-midi, quand les rayons glissent entre les arbres pour adoucir les sinuosités de la route.

L'après-midi, alors que Hélios est au sommet de sa trajectoire, nous faisons la sieste sous les noisetiers, dans la cour ombragée d'une mosquée ou parfois même... dans le salon d'un Imam! Ces lieux religieux -qui nous apparaissent comme le cœur battant des villages- sont devenus des vrais points de repère, des refuges où nous sommes sûrs de trouver le bon accueil du voyageur avec de l'eau, de l'ombre, des latrines bien entretenues (nous y faisons même notre toilette intégrale grâce aux petits brots à eau) et souvent, un bon repas.

Nous avons parfois très très chaud et nous échappons toujours aux très très grosses pluies!
A Doğandcılar, il n'est que 11h quand nous nous arrêtons pour remplir nos gourdes et laver les trois t-shirt de la veille. Nous ré-enfourchons nos bicyclettes quand un homme arrive en courant: "Ne partez pas maintenant, il va pleuvoir, restez vous abritez ici, sur le parvis de la mosquée." Nous voyant hésiter, il nous fait signe de le suivre et nous indique une porte "Je suis l'imam, voici la chambre que j'utilise parfois, quand je ne peux pas rentrer chez moi, profitez-en pour vous reposer!" Il a vraiment bien fait de nous convaincre car c'est une pluie diluvienne qui sévit pendant presque 24 h, causant d'ailleurs de gros dégats à Akçakoca, la ville où nous étions la veille. Le lendemain matin, après s' être fait servir le repas du soir et le petit déjeuner chauds par un voisin, nous sommes invités à nous glisser dans la salle d'école de la mosquée... chants et lecture menés par la femme de l'Imam... religieux certes, mais tellement envoûtant! Après ça, nous reprennons enfin la route que nous avions laissée la veille... mais seulement pour faire 360 mètres... et s'abriter de nouveau, cette fois dans un local en travaux! Un homme passe en voiture: "Mais ne restez pas là, venez donc manger chez moi, ma maison est juste là!" Nous le suivons jusqu'à une table bien garnie -comme les turcs savent faire- "Je suis l'Imam à la retraite du village voisin et voici ma femme. Il va encore pleuvoir toute la journée, restez donc ici ce soir!" etc etc... Pendant que l'Imam qui nous avait hébergé la veille fait résonner le muezzin quelques trois cent mètres plus loin, celui qui nous héberge nous chante la prière en direct. Nous avons l'avantage de ne rien comprendre aux litanies arabes et de pouvoir donc apprécier pleinement la prouesse vocale de notre hôte.

Revenons un peu en arrière: après avoir joué notre spectacle à Istanbul, nous avons roulé pendant deux jours vers l'est avant de vraiment quitter la métropole et retrouver enfin la nature sauvage. Puis nous nous sommes dirigés vers le nord, en direction de la mer noire. Ici, les montagnes plongent directement dans l'eau donc la côte n'est pas envahie de villes balnéaires. Par contre la route qui longe la côte est une quatre voies: nous privilégions la sécurité et décidons donc de continuer dans cette direction mais en restant dans les montagnes... Sauf qu'à ce rythme là, nous sommes des vrais escargots! Certains jours, nous devons nous mettre à deux pour hisser un vélo sur plusieurs centaines de mètres puis redescendre chercher le deuxième en bas! Nous sommes arrivés il y a deux jours à Zonguldak, ville minière et ancienne colonie française, le soir, les quais sont animés et la mer est calme.

Ce soir nous allons prendre le bus pour faire un millier de kilometres... Apres tout ca, ce sera un peu comme de la teletransportation! Destination surprise, A vos paris!



20 AOÛT 2019 :
TBILISSI, GÉORGIE.

Il y a vraiment trop de choses a raconter...
Alors pour une fois, plutôt qu’écrire mille mots, nous avons fait quelques dessins!

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10 SEPTEMBRE 2019:
IZMIR, TURQUIE

Après un mois passé en Géorgie, nous sommes de retour en Turquie... 

Aah les Géorgiens...
Nous avons beau essayer de leur expliquer que ce que nous aimons, c'est laver notre sueur dans les rivières, brosser nos dents en comptant les étoiles filantes, ramasser des brindilles pour faire cuire notre riz et le matin, ne laisser derrière nous que l'empreinte de la tente... ils finissent presque toujours par réussir à nous faire dormir sur leurs lits à ressorts! En un mois dans ce pays, nous n'avons monté la tente qu'une petite dizaine de fois! 
Mais comment est ce possible?
Oh, ça va vite! Il suffit de faire une pause à l'ombre devant une échoppe, de demander un café et de se voir ramener une Chacha (gnôle maison) et de s'intéresser aux règles du Domino... Que nous n'avons d'ailleurs toujours pas comprises: problème de langue, de soleil ou de Chacha, allez savoir! Mais il faut préciser que compter sur un boulier n'est pas aussi simple que ce que l'on croit et ici, c'est  un accessoire de prédilection! 

Nous avons donc réussit à nous échapper à temps et nous sommes arrivés à Kars après 7 jours de vélo dans les montagnes pour traverser le "petit Caucase" avec des passages à plus de 2000 mètres. 

Après Borjomi, nous avons suivit pendant 2 jours des rivières en fond de vallée. Cela nous a permis de profiter de la fraîcheur des arbres la journée et de l'accès à l'eau le soir. Nous sommes ainsi montés tout doucement jusqu'à Alkakalakli, ville de montagne principalement habitée par des familles arméniennes. Là, il a fallut se hisser sur le plateau grâce à une route en lacets puis ce furent quelques kilomètres de plat avant de nouveau grimper. 

Ensuite, ces magnifiques paysages lunaires qui poussent à la méditation, à l'admiration, à l'humilité. Des montagnes chauves à perte de vue! Le vent a rasé toute forme de vie, végétale et animale, il reste seulement cette terre jaune, crachant par endroit un sillon plus foncé. Parfois rouge. Parfois marron ou gris.

Le soleil, le vent, le froid, la fatigue accumulée de six mois de voyage et ces belles descentes, ces magnifiques descentes, ces interminables descentes qui nous font crier de plaisir... Il faudra que l'on fasse un article sur les descentes, c'est sûr!

A Kars, nous avons pris le "Döğü Ekspressi" jusqu'à Ankara puis le "Mavı Train" jusqu'à Izmir: 44h de train avec une petite journée de pause à la capitale. Ce fût un magnifique voyage en train dans des cabines très confortables (couchettes, petit frigo, évier...), une centaine d'euro seulement pour nous trois plus les vélos afin de traverser cet immense pays... de quoi donner des idées à la SNCF!

L'arrivée à Izmir est un peu rude: côte ultra-bétonnée, démonstrations de la patrouille en avions supersoniques, syriens en route pour l'Europe... Et pas un seul bout de plage pour tremper les pieds! Bon. Ce n'est l'affaire que de quelques heures, demain nous pédalerons en direction de Chios (Grèce) où nous devrions arriver dans 2 jours.



5 OCTOBRE 2019:
GRÈCE - ITALIE

Nous nous sommes régalés de figues et de raisins en Grèce, de pizzas et de cappuccinos en Italie et nous avons même joué notre spectacle à Florence!
Oui, on parle beaucoup de nourriture... il faut dire que c'est notre carburant à nous alors... MIAM! On y accorde beaucoup d'importance et de temps! SLURP!
Mais voici quelques bouclettes pour raconter ...

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18 OCTOBRE 2019:
LYON

En Grèce et en Italie, nous nous sommes doucement ré-acclimatés aux us et coutumes occidentaux.
Ça sent la fin du voyage: nous avons le cœur un peu triste d'avoir à faire le décompte des nuits qu'il nous reste à savourer sous les étoiles mais le plaisir de savoir que l'on va retrouver nos amis nous donne du peps pour avancer! Comme dit David Hameau que nous avons rencontré à Blois: "Le voyage ne vaut que parce qu'il s'achève un jour!"
En Europe, même si l'accueil semble moins encré dans les moeurs, il fait sacrément chaud au cœur quand il est mis en œuvre. Il y a eu un jour où nous sommes partis le matin avec de la charcuterie et du parmesan en quantité astronomique et le soir même, nous nous faisions livrer un plat de tagliatelles chaudes devant la tente! Nous n'avions pas trouvé cela lors de nos premiers mois de voyage en Europe de l'Ouest alors... Serait-ce nos comparses qui sont soudainement devenus généreux pendant nos quelques mois d'absence... où serait-ce nous qui avons pris confiance et qui savons repérer les lieux où la chance pourra nous trouver?!

Arriver en France... Quelle étrange sensation de comprendre les discussions de comptoir quand on va boire un café, de déchiffrer les panneaux et le street art sans hésitation, de demander clairement une miche de pain sans avoir à mimer la forme du morceau et la hauteur de l'étagère... Et de réaliser que nos conversations sont elles aussi compréhensibles par les autres!
On s'amuse quand les gens nous demandent d'où l'on vient:
-De Bretagne
-En vélo? Mais... Combien de temps avez vous mis?
-Presque 8 mois!
-8 mois? C'est beaucoup!
-Disons que... nous avons fait un petit détour par la Géorgie!
-La Géorgie?
-Oui, juste à côté de l'Azerbaïdjan
-Ah oui merci... je n'osais pas demander où c'était!
-Nous non plus nous ne savions pas exactement où situer ce petit pays avant d'arriver à Istanbul!
-Ça me rassure!

Le 17 octobre, nous avons officiellement clôt notre aventure en donnant une dernière représentation (dernière pour cette année!) de notre spectacle "Kolelo" à l'atelier d'auto-réparation de vélo du Chat-Perché à Lyon. Évidemment c'était fort en émotion et nous étions très heureux de voir toutes ces têtes -connues ou pas- savourer notre dernière crevaison publique! Depuis, nous profitons des retrouvailles... Et nous commençons doucement à organiser les prochaines tournées, en France cette fois-çi: si vous avez des idées, n'hésitez pas à nous les transmettre!

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